Douche écossaise : L’Eglise d’Ecosse publie un document particulièrement hostile aux Juifs et à Israël

Publié le 31 Mai 2013

Manfred Gerstenfeld interviewe Kenneth Collins

Un document intitulé : “L’Héritage d’Abraham ? Un rapport sur la Terre Promise », a été approuvé par l’Assemblée Générale de l’Eglise (ou Kirk) d’Ecosse, le 23 mai 2013.

Il a pour but de discréditer l’attachement des Juifs à Israël, d’un point de vue théologique, et a été rédigé par l’Eglise et le Conseil de la Société.

Il affirme que la revendication des Juifs à la Terre d’Israël devrait être invalidé par le traitement qu’ils font subir aux Palestiniens et suggère que l’Eglise envisage le boycott et des sanctions contre Israël.

“Ce nouveau rapport est le fruit de la coopération et du soutien du Conseil Missionnaire Mondial, et représente « la réflexion la plus aboutie sur des questions auxquelles on doit faire face », telles que la situation politique et humanitaire en Terre Sainte, qui continue d’être une source de souffrance et préoccupation pour nous tous.

A la suite des protestations de la Communauté Juive de Grande-Bretagne, quelques modifications cosmétiques ont été apportées au document, mais ses grandes lignes restent globalement inchangées.

Le Dr Kenneth Collins est l’ancien Président du Conseil Représentatif des Juifs de Glasgow et Président du Conseil des Communautés Juives d’Ecosse.

Il est, actuellement, Professeur invité à l’Université Hébraïque de Jérusalem.

Collins remarque que :

“L’Eglise d’Ecosse est l’organisme religieux le plus important et le plus significatif, avec environ un million de membres actifs, mais nombreux sont ceux qui reconnaissent son rôle dans la vie nationale du pays.

“Ce document s’écarte de manière radicale de celui de 2003, intitulé : « Théologie de la Terre et Engagement ».

Il mettait en exergue que : « En tant que Chrétiens nous devons être sensibles au fait d’accepter que nous n’avons aucun droit de dicter aux Juifs de quelle façon ils devraient être fidèles à leurs traditions ; leur dire, par exemple, s’ils doivent être Sionistes ou Non-Sionistes, religieux ou laïcs ».

“En 1981, l’Eglise avait approché le Grand Rabbin d’alors, le Rav Immanuel Jakobovits pour contribuer à instaurer un dialogue avec la communauté juive.

Cette interface a duré de nombreuses années, permettant d’aborder des problèmes communs, sur le plan religieux, aussi bien que des sujets théologiques, comme les lignes de séparation entre Juifs et Chrétiens, au cours des premiers siècles de l’Ere Commune.

Chacun faisait toujours preuve de compréhension mutuelle, même là où il ne pouvait y avoir d’accord.

“On hésite à employer le terme “antisémitisme”, dans l’Ecosse contemporaine.

La communauté juive jouit d’un haut degré de tolérance et joue un rôle positif dans la société civile.

Pourtant, ce document est, sur le plan théologique, extrêmement antijuif.

Il transgresse tous les usages de la courtoisie dans les relations interconfessionnelles et peut ainsi être considéré comme contenant des composantes antisémites.

“Plusieurs évolutions ont rendu possible ce document.

L’une d’elles est l’approfondissement des relations entre l’Eglise et des Chrétiens Palestiniens.

L’Eglise subit l’influence de Chrétiens anti-israéliens agressifs, comme le mouvement Sabeel et les signataires du document Kairos.

La structure même de l’Eglise d’Ecosse est un second facteur de ce changement de tonalité.

La personnalité qui l’anime, le modérateur de l’Assemblée Générale, n’occupe ce poste que pour un an seulement.

La conséquence est que le cercle dirigeant effectif de l’Eglise suit les inclinaisons courantes de ses membres. Avec les récents changements de personnel au sein de son bureau directeur et de ses principales commissions, les membres de l’église qui étaient investis dans le dialogue interreligieux avec les Juifs, se sont faits remplacés au cours des dernières années.

Certains nouveaux membres peuvent même ne pas avoir connaissance des relations antérieures que l’Eglise a instaurées avec la communauté juive.

On ne requiert pas des nouveaux ministres officiants qu’ils apprennent l’hébreu biblique et, par conséquent, la majorité n’a pas la faculté de lire le texte biblique en version originale.

“L’Eglise d’Ecosse dispose d’un certain nombre d’institutions –églises, auberges, une école et un hôtel luxueux en Israël.

Ils servent, principalement, la communauté locale arabe.

Des Arabes chrétiens sont invités à s’exprimer, lors de la prochaine Assemblée Générale, alors qu’il n’existe aucune tribune prévue, en vue d’une participation juive.

La réaction a été vive, du côté juif.

Ephraïm Borowski, Directeur du Conseil écossais des Communautés Juives, a désigné le document comme « Un scandale, au regard de tout ce qu’est censé représenter le dialogue interreligieux.

Cela se lit comme une polémique contre les Juifs et le Judaïsme, datant de l’ère de l’Inquisition.

Il est déformé, faible quant à la valeur des sources, et contradictoire.

Le tableau qu’il dresse, à la fois du Judaïsme et d’Israël est même, à peine, l’équivalent d’une caricature.

L’arrogance dans la façon de donner des leçons au Peuple Juif sur la façon d’interpréter les textes juifs et la théologie juive est à couper le souffle.

Il est, à peine, surprenant que l’Eglise se soit, cette année, écartée de sa pratique de longue haleine, dans l’engagement au dialogue constant avec la communauté juive, puisqu’elle prétend connaître le Judaïsme mieux que nous ».

“Le Bureau des Députés de Grande-Bretagne, l’organisation juive coordinatrice au Royaume-Uni a réagi au document, en disant :

“Il est truffé de déformations de l’histoire juive, de ses valeurs et croyances, autant que d’erreurs factuelles fondamentales.

C’est un document tendancieux et ignorant qui tend à se faire passer pour une déclaration théologique ».

Le journal londonien Times a diffusé cette histoire à la Une de son édition écossaise, en l’exposant comme « une gifle à la face de la communauté juive ».

Le sous-titre de l’article était : « Colère, alors qu’un rapport questionne le droit à l’existence d’Israël ».

“Comme le conclut la réplique officielle juive en Ecosse :

“Si l’Eglise est inepte à bâtir des ponts, peut-elle, au moins, tâcher de s’abstenir de les brûler ? »

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

EXCLUSIVE: INTERVIEW OF KENNETH COLLINS BY MANFRED GERSTENFELD ON CHURCH OF SCOTLAND’S CAMPAIGN AGAINST THE JEWISH STATE, ……..
The Church of Scotland has embarked upon an anti-Israel campaign that has strong antisemitic currents. This interview by Dr.Gerstenfeld hasn’t been published anywhere else presently.
A Harsh Document for Jews and Israel from the Church of Scotland
Manfred Gerstenfeld interviews Kenneth Collins
“A document proposed to the General Assembly of the Church of Scotland aims to discredit Judaism from a theological standpoint. It is entitled ‘The Inheritance of Abraham? A report on the Promised Land.’ It has been written by the Church and Society Council of this religious movement. It proposes that the Jews’ claim to the Land of Israel could be invalidated by their treatment of the Palestinians. It also suggests that the Church should consider boycotts and sanctions against Israel
“This new report has been produced with the co-operation and support of the World Mission Council, as the ‘latest reflection on the ‘questions that need to be faced’, as the political and humanitarian situation in the Holy Land continues to be a source of pain and concern for us all.”
Dr. Kenneth Collins is a former President of the Glasgow Jewish Representative Council and Chairman of the Scottish Council of Jewish Communities. He is currently Visiting Professor at the Hebrew University of Jerusalem.
Collins remarks: “The Church of Scotland is the largest and most significant religious body in Scotland since the Protestant Reformation Movement more than four centuries ago. It has about one million active members, but many more recognize its authority and its role in the national life of the country.”
“This document is a radical departure from the 2003 one titled ‘Theology of Land and Covenant.’ It noted that, ‘As Christians we must be sensitive and accept that we have no right to dictate to Jews how they ought to respond to their traditions; whether, for example, they should be Zionists or non-Zionists, religious or secular.’
“In the 1980’s, the Church approached then-Chief Rabbi Immanuel Jakobovits to help set up a dialogue with the Jewish Community. It lasted for many years, discussing issues such as the religious family and faith education, as well as theological subjects such as the parting of ways between Jews and Christians in the first centuries of the Common Era. There was always mutual understanding, even where there could not be agreement.
“One hesitates to use the term anti-Semitism in contemporary Scotland. The Jewish community enjoys a high level of acceptance and plays a positive role in civic society. Yet this document, from a theological point of view, is extremely anti-Jewish. It also transgresses all common courtesies of interfaith relations and thus can be considered to have anti-Semitic components.
“Several developments have made this document possible. One is a deepening of relations between the Church and Palestinian Christians. The Church is influenced by aggressive anti-Israel Christians such as the Sabeel movement, the signatories of the Kairos document, and the leaders of the Church of Scotland in Jerusalem.
“A second factor is the structure of the Church of Scotland. Its leading figure, the moderator of the General Assembly serves for one year only. As a result, the church’s effective leadership is vested in its civil service. With recent personnel changes at its head office and in key committees, church members who were involved in interfaith dialogue with Jews have been replaced over the past few years. New members may even be unaware of the church’s previous relationship with the Jewish community built up over decades. Since for many years Church ministers are not required to learn biblical Hebrew, a majority has no ability to read the original Bible text.
“The Church of Scotland has a number of institutions – churches, hostels, a school and a luxury hotel in Israel. These mainly serve the indigenous Arab community. Arab Christians have been invited to speak at the upcoming General Assembly and there is no forum for Jewish participation.
“The reaction from the Jewish side was harsh. Ephraim Borowski, Director of the Scottish Council of Jewish Communities published a statement calling the proposed document, ‘An outrage to everything that interfaith dialogue stands for. It reads like an Inquisition-era polemic against Jews and Judaism. It is biased, weak on sources, and contradictory. The picture it paints of both Judaism and Israel is barely even a caricature. The arrogance of telling the Jewish people how to interpret Jewish texts and Jewish theology is breathtaking. It is hardly surprising that the Church has this year departed from its long-standing practice of engaging in dialogue with the Jewish community, because it claims to know Judaism better than we do.”
“The Board of Deputies of Great Britain, the Jewish umbrella organization in the United Kingdom reacted by saying about the document, ‘It is littered with misrepresentations of Jewish history, values and beliefs, as well as basic factual errors. It is an ignorant and tendentious document masquerading as a theological statement.’ The London Times carried the story on its front page in Scotland calling it a slap in the face for the Jewish community.’ The sub-heading was ‘Anger as report questions Israel’s right to exist.’
“As the Jewish response in Scotland concludes ‘If the Church cannot build bridges, can it at least refrain from burning them?’”

(tundratabloids.com / Marc Brzustowski/Lessakele Blog / JForum)

Dr Kenneth Collins est l’ancien Président du Conseil Représentatif des Juifs de Glasgow et Président du Conseil des Communautés Juives d’Ecosse.

Dr Kenneth Collins est l’ancien Président du Conseil Représentatif des Juifs de Glasgow et Président du Conseil des Communautés Juives d’Ecosse.

Rédigé par 'Ami Artsi

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